Nouveauté [Podcast] Del Arte le Podcast
Actualites

Snacking : quelles tendances pour 2025 ?

Le Snack Show 2025 dresse un panorama complet d’un secteur entre montée en gamme et exigences budgétaires. Du succès des boulangeries à l’essor de la restauration italienne, en passant par l’impact des nouveaux usages (télétravail, ventes à emporter, formules promotionnelles), l’étude « Speak Snacking 2025 » met en avant les chiffres clés et les défis à relever.

Qu’allez-vous manger ce midi ? 56 % des personnes interrogées savent déjà ce qu’elles vont manger en quittant le travail, quand 68 % savent également où elles iront déjeuner. De plus, près de la moitié (47 %) décident de leur lieu en concertation avec leurs collègues, et 44 % sous l’influence d’une offre attractive.

De l’essor à la décélération

Malgré la crise sanitaire des dernières années, la boulangerie et la restauration rapide ont globalement su maintenir et même accroître leur chiffre d’affaires. Fin 2022, on recense 27 000 points de vente en boulangerie (CA de 11 900 M€) et 51 500 points de vente en restauration rapide (CA de 23 400 M€). En boulangerie, cela représente -8 % de PDV vs fin 2019 mais +3 % de CA. Pour la restauration rapide, +17 % de PDV vs fin 2019 et +19 % de CA sur la même période. Les intervenants notent aussi que la gamelle (repas amené de chez soi) s’est imposée au déjeuner comme concurrente directe, puisqu’en 2023 48 % des répondants indiquent apporter régulièrement leur repas (contre 31 % en 2021).

En 2024, la restauration rapide atteint 37 % du CA et 56 % des prestations servies de l’ensemble de la restauration commerciale. Le secteur a contribué à 45 % de la croissance de ce marché en 2023 (et 38 % de la croissance en volume de repas). Les projections pour 2024 anticipent toutefois un léger recul : -0,7 % en chiffre d’affaires et -0,3 % en volume. Les experts pointent une multiplication d’enseignes (Tacos, Poke, Boulangeries) ainsi qu’une transformation du modèle indépendant vers des « groupes » plus structurés.

Le consommateur moderne, qualifié de « client 2.0 », veut tout, tout de suite. L’excellence n’est plus optionnelle, l’innovation perpétuelle est réclamée, et la personnalisation s’inscrit au cœur de l’acte d’achat. L’accueil, les process, la digitalisation : autant de piliers devenus centraux, au risque de voir un client mécontent dévaloriser le lieu en un clic.

Télétravail, temps de pause et budgets

L’étude « Speak Snacking 2025 » se penche également sur l’impact du télétravail, qui concerne toujours un quart des actifs. Environ 19 % des salariés se rendent à leur bureau partiellement (contre 76 % à temps complet), quand 5 % travaillent exclusivement chez eux. Les plus de 35 ans, notamment les CSP +, ont davantage réduit leurs jours de télétravail, signalant une tendance à la rationalisation.

Sur le plan budgétaire, le déjeuner hors domicile revient à 14,50 € en moyenne en restauration à table à emporter. En boulangerie-pâtisserie, la note tourne autour de 8,10 €, et en restauration rapide sur place, 12,67 €. La livraison culmine à 14,15 €, tandis que les courses hyper/super pour un repas sont estimées à 9,20 €. Résultat : le budget hebdomadaire moyen consacré au hors domicile s’établit à 36,90 €, avec des écarts marqués selon le genre ou la région (ex. une femme dépense 30,5 €, en Île-de-France on grimpe à 43 €).

Autre indicateur marquant : la durée de la pause déjeuner. L’époque du repas expédié en 30 minutes semble révolue, la moyenne actuelle oscillant entre 47 minutes (2024) et 56 minutes (2023), contre seulement 29 minutes en 2019. Le confort du télétravail ou la flexibilité du lieu de travail influent sur ce temps, allant de 48 minutes (en semaine, en télétravail) à 63 minutes (le weekend).

Perception des prix et abonnements

Nombre de consommateurs ressentent un maintien, voire une hausse continue des tarifs : 93 % estiment que les prix n’ont pas baissé. Cela se traduit par une fréquentation réduite pour certains (62 %) et une recherche active d’options moins chères (54 %). Dans le même temps, 49 % ont davantage recours à la « gamelle ». Face à ces comportements, les restaurateurs rivalisent d’idées, notamment sur les abonnements et promotions : 65 % trouveraient « très ou assez intéressant » le fait d’acheter en fin de journée à prix réduit, et 56 % seraient favorables à un repas moins cher en dehors des horaires classiques (avant midi ou après 13h30).

Le hit du snacking confirme la passion des Français pour la pizza (46 %), suivie du burger (31 %), du sandwich (28 %) ou du kebab (24 %). En sucré, on retrouve le pain au chocolat (33 %), le croissant (31 %) et un intérêt croissant pour le cookie, désormais dans le top 5. Côté boissons chaudes, environ 61 % des Français prennent au moins un café ou thé hors domicile sur l’année, avec en moyenne 1,86 café par jour et 0,6 thé.

La question de l’équilibre entre attention à la santé et lâcher-prise apparaît nettement. 33 % des sondés disent faire attention à chaque repas, tandis que 29 % avouent ne jamais s’en soucier. Paradoxalement, 14 % déclarent se  lâcher à chaque repas, quand 68 % le font seulement à certains moments. Ce grand écart illustre une recherche de variété et de plaisir, tout en reconnaissant l’importance du « manger mieux ».

Le petit-déjeuner hors domicile reste, lui, moins ancré dans les habitudes : 88 % le prennent à la maison. Pour le midi, la part du hors domicile atteint encore 70 %, mais le soir, elle monte à 82 % (avec cependant un ralentissement constaté depuis 2024).

Les “heavy users” et la relance du secteur

L’étude pointe l’importance des « heavy users » (gros consommateurs), ces consommateurs allant au moins cinq fois hors domicile (hors simples pauses). Ils constituent 19 % de la population française. Majoritairement jeunes, souvent franciliens, ils dépensent en moyenne 53 € par semaine pour se restaurer (contre 36,90 € en moyenne). 66 % préfèrent la vente à emporter (VAE), même si 59 % restent attachés à la consommation sur place. Ils sont aussi plus sensibles aux réseaux sociaux, aux bornes, et au RSE (label, usage de produits jetables, alternatives végétales). Leur tendance à se « lâcher » régulièrement (22 %) nourrit l’essor de spécialités gourmandes (New York Rolls, donuts, babka, etc.).

Malgré tout, le bilan reste nuancé : « une période compliquée », juge l’étude, marquée par la baisse des dépenses moyennes et l’orientation vers des formules plus accessibles. La rapidité du service est cruciale, et la fidélité s’apparente à une fidélité de circonstance, soutenue par le repli vers des commerces de proximité ou des solutions économiques.

Pourtant, le snacking se montre  bien positionné pour la relance , notamment grâce à la restauration boulangère et à une curiosité intacte chez les jeunes générations. Les instants de consommation évoluent, le dîner étant davantage sacrifié, alors que le déjeuner se maintient.

Ajouter un commentaire

Votre adresse IP ne sera pas collectée Vous pouvez renseigner votre prénom ou votre pseudo si vous êtes un humain. (Votre commentaire sera soumis à une modération)