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Immobilier : quel bilan pour 2024 et quelles tendances pour 2025 ?

Si les acteurs du marché parlent de 2023 comme d’une année noire, ils ont vu en 2024 le secteur repartir grâce à la baisse des taux d’intérêt de manière continue et le retour des banques sur le marché des prêts immobiliers. Décryptage.

En décembre 2024, le taux d’intérêt moyen était estimé à 3,37 %, un recul net comparé aux 4,20 % atteints un an auparavant, selon Laforêt. “Le premier temps de l’année n’était pas très encourageant, raconte Yann Jéhanno, président de Laforêt Immobilier. Et puis, on a eu le deuxième trimestre, où on a vu les acquéreurs revenir sur fond de recul des taux.” Une accalmie bienvenue qui a permis aux prix de se stabiliser et aux acquéreurs de profiter de la tendance. “Les projets qui avaient été arrêtés en 2023 ont repris en 2024, explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux. Jusqu’en avril, on était en croissance. Puis la dissolution a amené de l’incertitude.”

“Il y a eu un gel du business à ce moment-là, confirme Yann Jéhanno. On ne savait pas trop comment cela allait redémarrer, d’autant plus qu’ensuite, on est rentrés dans la période des JO et que sur la majorité des métropoles, dont Paris, l’activité s’est arrêtée également.” Après l’arrivée d’un premier Ministre en septembre, le dernier trimestre a été prolifique pour le marché. “Les quatre derniers mois de l’année démontrent une super dynamique avec +11 % d’acquéreurs au global sur l’année 2024 par rapport à l’année 2023.”

Un constat partagé par Charles Marinakis, président de Century 21, pour qui ce regain ne s’explique pas seulement par la baisse des taux. « Les volumes de vente sont repartis à la hausse dès l’été (…) Mais si les prix ne s’étaient pas ajustés, il n’y aurait pas eu cette hausse. » D’après lui, le marché n’est pas en crise mais connaît une tension. « L’immobilier reste une valeur sûre, sans grande surprise. On sait qu’il va y avoir de la croissance, estime-t-il, en dépit de l’instabilité politique. On pourrait même penser que dans ce contexte incertain, la pierre est plus que jamais une valeur refuge ».

Des régions plus dynamiques que d’autres

Dans son rapport annuel, Century 21 observe une augmentation de 3 % des transactions immobilières à Paris, le prix du mètre carré étant repassé sous la barre des 10 000 euros. « Le prix de cession moyen a baissé. La machine s’est remise en route car les prix se sont adaptés », confirme Charles Marinakis. Pour ce qui est de l’Île-de-France, « tous les départements sont à la baisse », en ce qui concerne les prix au mètre carré. Dans le détail, le réseau observe une baisse de 9,3 % pour les appartements et de 9,6 % pour les maisons en Ile-de-France.

Dans le reste de la France, certaines régions sortent leur épingle du jeu, comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur qui ne semble pas connaître la crise. Avec +3,5 % de volume de vente, la région PACA attire les Français comme les étrangers. « Le prix du mètre carré continue d’augmenter dans la région, qui est très attractive grâce à son taux d’ensoleillement. Elle est prisée par les étrangers qui peuvent parfois payer cash, sans s’inquiéter des taux de crédit », explique le président de Century 21.

Parmi les régions qui ont enregistré la plus grande augmentation des volumes de vente, on peut citer la Nouvelle-Aquitaine (+13,8 %), l’Occitanie (+9,7 %), le Centre-Val de Loire (+7,2 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (+5,2 %).

Quels sont les enjeux et attentes du marché en 2025 ?

Bien que la situation politique soit instable, les estimations pour 2025 restent rassurantes. La Banque de France prévoit une croissance du marché de 1,2 % en 2025 et de 1,6 % en 2026. “L’envie d’acheter revient, s’enthousiasme Maël Bernier. Comme les banques ont un discours clair sur 2025, à savoir : continuer à prêter, faire du crédit immobilier, chercher des nouveaux clients, et que les taux devraient continuer à baisser, le message des prêteurs est bon. Surtout qu’en parallèle, les Français progressent dans le deuil des taux à 1 %, qui étaient de mise avant la guerre en Ukraine.”

Sans surprise, le premier enjeu du secteur est lié aux taux d’intérêt. « On a appris qu’il faut surveiller l’inflation qui joue sur les taux d’intérêt. Car le vrai régulateur, c’est la BCE », précise Charles Marinakis. Les acteurs du marché réclament également une loi sur le logement pour répondre aux défis actuels. “Il faut quelque chose qui subsiste, qui perdure après le ministre. Il faudrait donc une loi logement pour favoriser les primo accédants et pour attirer de nouveau les investisseurs”, propose Yann Jéhanno.

« Politiquement, on espère que le Projet Loi Finance 2025 ne prévoie pas une mesure rédhibitoire à l‘encontre du marché immobilier dans l’ancien, à la vente ou à la location », ajoute Charles Marinakis. En ce qui concerne la situation économique, les réseaux seront vigilants quant à l’inflation et une possible hausse du taux de chômage, qui pourrait augmenter pour atteindre les 7,6 % à la mi-2025 selon l’Insee. « La contraction du marché de l’emploi sortirait les porteurs de projets potentiels du marché immobilier », s’inquiète le président de Century 21. Il insiste néanmoins sur la communication de la baisse des prix pour remobiliser les acquéreurs.

Faut-il attendre avant de se lancer en franchise ?

Selon les enseignes que nous avons interrogées, investir en franchise dans l’immobilier reste une valeur sûre. Yann Jéhanno rappelle qu’être à la tête d’une agence présume notamment des qualités managériales. “Il va également falloir être à l’aise avec l’environnement juridique, ou en tout cas être capable d’évoluer dans un environnement juridique extrêmement réglementé. Il faut avoir des connaissances techniques sur le bâtiment, sur la pathologie du bâtiment, aimer les relations humaines, aimer la négociation et avoir le goût du contact.”

Maël Bernier conseille pour cela de se lancer à plusieurs, afin de se répartir les responsabilités. “Ce que j’observe, c’est qu’être deux associés complémentaires, c’est bien. Prendre le risque à deux est sécurisant.” Lancer une franchise dans l’immobilier nécessite également peu d’investissement sur l’apport personnel, comparé au secteur de la restauration par exemple. “Les investissements qu’il y a à réaliser sont sur l’humain, la formation et les outils, poursuit Yann Jéhanno, qui rappelle que, malgré une période difficile, le nombre de transaction reste stable. Quand le marché va très bien, ou est hors norme, il y a 1,2 million de ventes par an dans notre pays. Quand le marché va moins bien, il y en a 800 000 (…) C’est toujours un métier d’avenir.”

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