De plus en plus de réseaux de franchises se développent sur le segment du végétarien et du vegan : celui-ci pourrait ces prochaines années concurrencer les produits conventionnels selon Xerfi. Et donc apporter de belles opportunités pour les franchisés comme le montre déjà l’essor de Land&Monkeys, Flower Burger ou encore Furahaa Express.
Le végan arrivera-t-il à s’imposer dans les assiettes des consommateurs ? Selon une étude de l’institut d’étude Xerfi, les ventes en volume des substituts aux protéines animales ont fléchi en GSA l’an dernier. L’acceptation des alternatives végétales par la population “n’aurait ainsi rien d’évident”.
Pointant du doigt les déboires de plusieurs leaders mondiaux du végétal ces derniers mois, comme la chute du chiffre d’affaires de Beyond Meat ou encore le plongeon des investissements mondiaux dans la filière végétale (plant-based) depuis deux ans, le cabinet indique qu’il faudrait attendre 2024, voire 2025, pour observer un éventuel redémarrage de la croissance de l’alimentation vegan et végétarienne.
Pour l’heure en France, les ventes cumulées des trois segments phares (boissons végétales, desserts végétaux et traiteur végétal) n’ont augmenté que de 3,5 % en 2022 pour s’établir à 465 millions d’euros. Un “recul mécanique des ventes” indique l’institut lié à l’inflation, qui cause une pression sur le pouvoir d’achat et donc une descente en gamme des consommateurs, et à la rationalisation de l’offre des GSA.
Tout n’est pas perdu cependant pour les acteurs du végétal, dont la réduction des prix pourrait représenter une opportunité pour concurrencer le conventionnel. En effet, l’inflation impactant à moindre mesure les produits peu transformés, les fabricants d’alternatives végétales ont réussi à contenir les hausses de prix en jouant sur les économies d’échelle. Certains ont même réussi à baisser leur tarif (les Nouveaux Fermiers). Un cas qui pourrait devenir une généralité. Car entre les investissements d’industriels (LDC, LDSH, Danone…) et l’inflation, les substituts végétaux pourraient devenir à terme moins cher que le conventionnel, annonce le cabinet.
Avec des prix bas et une empreinte carbone réduite, le segment du vegan/végétarien devraient donc répondre aux attentes du plus grand nombre. Une opportunité qu’ont compris certaines enseignes ces dernières années, avec le développement de plusieurs réseaux de franchises de restaurants et de boulangeries axés sur le 100 % végétal.
Land&Monkeys, la boulangerie vegan
L’enseigne Land&Monkeys a été créée par Rodolphe et Yoshimi Landemaine, couple de chefs boulangers et entrepreneurs. Devenus végétaliens en 2014, ils créent leur boulangerie idéale : plus respectueuse du vivant, moins carbonée, plus résiliente…. Pour se démarquer de la concurrence, Land&Monkeys propose la boulangerie traditionnelle version vegan (sans œufs ni lait) et artisanale.
Sandwich fermier, Monkey cookie, tarte Mont-Blanc, pains spéciaux biologiques au levain naturel… En plus du 100% végétal, l’enseigne met en avant l’utilisation de farine biologique, l’utilisation de fruits et légumes de saison et refuse l’utilisation de matières grasses dans ses produits.
Le local joue également un rôle important dans le modèle du réseau, notamment pour les fruits et légumes, qui viennent circuits courts afin de garantir la qualité. « Notre but est de rendre la boulangerie vegan accessible, sans perdre en goût. Notre réussite c’est quand le client ne voit pas la différence .»
Avec aujourd’hui 6 boutiques dans le réseau, une centaine d’ouvertures est prévue dans les cinq années à venir. Land&Monkeys a également gagné récemment le 3ème prix des « Révélations de la Franchise » lors de Franchise Expo Paris 2023. Pour ouvrir une franchise Land&Monkeys, les droits d’entrée sont de 30 000 euros avec une redevance 6 % sur le chiffre d’affaires, qui peut aller jusqu’à 1,2 millions d’euros. Pour les boutiques d’environ 150 mètres carrés, l’investissement global est de 600 000 euros.
Flower burger, le vegan à l’italienne
Flower Burger est un concept inspiré des voyages de son fondateur et de son envie de démocratiser la cuisine végétalienne grâce à une expérience sensorielle et gustative qui détonne.
« J’ai lancé le concept Flower Burger pour réunir les vegans et les viandards autour de la table ! En misant tout sur la couleur des pains à burger, notamment pour l’aspect esthétique et attrayant de la chose. Avec des extraits naturels de pigments de curcuma, extrait de cerise, carotte, spiruline« , explique Matteo Toto.
Une rencontre unique entre la culture du burger et la cuisine végétalienne. Dans une ambiance hippie des années 70 avec une fleur égérie de l’enseigne, les 6 recettes de burgers proposées contiennent pois chiche, lentilles, haricot, tofu fumé et du champignon entre autres, comme substituts à la viande.
Avec ses 24 points de vente en Italie, la franchise milanaise Flower Burger entend cette année multiplier ses unités sur le sol français. Après Marseille, ce sont désormais 150 points de vente qu’elle espère recenser, d’ici 2025. Pour rejoindre le réseau, un investissement global de 120 000 à 180 000 euros est nécessaire, avec des droits d’entrée fixés à 25 000 euros ainsi que des redevances de 5 %, plus 1 % pour la publicité.
Furahaa Express, vegan et 100% inclusive
Après avoir parcouru les États-Unis, l’Asie ou encore l’Afrique, le fondateur Arthur Devillers décide de créer en 2020 Furahaa Express. Le concept, axé sur la restauration rapide à emporter et commercialisé via des kiosques, mise sur de la nourriture exclusivement vegan.
Pour remplacer la viande, des mélanges de protéines de blé, de soja, de pois et de riz avec des huiles végétales comme le colza ou le tournesol, sont utilisés. À l’instar des vromages (fromage végétal), qui eux, sont composés d’huile de coco, d’amidon et d’arômes naturels, tout est fabriqué en Europe. De son côté, le bacon végétal est conçu en France par la marque “La Vie”.
Entre la proposition de menus accessibles à tous peu importe le régime alimentaire, religions et traditions, et la volonté d’embaucher d’employer des personnes principalement en situation de handicap Arthur Devilliers ne voulait « exclure personne« .
L’enseigne a annoncé l’année dernière commencer son développement en franchise, avec 7 unités en Ile-de-France. Pour rejoindre le réseau, le droit d’entrée a été fixé à 10 000 euros, ce à quoi s’ajoute une redevance de 5 %. Un apport minimum de 30 000 euros est également demandé par la tête de réseau.
