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Se lancer en franchise

Nos conseils pour ouvrir une franchise en Bourgogne-Franche-Comté

Traditionnellement bien placée dans le baromètre du dynamisme d’ouverture en franchise, la Bourgogne-Franche-Comté connaît un recul en 2025, se classant désormais 11e. La région conserve néanmoins de nombreux atouts stratégiques : sa proximité avec l’Île-de-France, sa richesse touristique, et ses réseaux de transport développés. Toutefois, elle doit faire face à des disparités territoriales marquées…

Oscillant habituellement entre la 6e et la 8e position dans le baromètre du dynamisme d’ouverture en franchise, la Bourgogne-Franche-Comté recule cette année à la 11e place. « La région est plutôt en queue de peloton avec moins de territoires qui vont attirer les porteurs de projet en franchise que dans les éditions précédentes, dans la logique de la région Grand Est », commente Nicolas Louis-Amédée, directeur du développement de Territoires et Marketing, institut d’études de marché et de géomarketing. Pour Pierre Fleury, spécialiste du conseil géomarketing de la franchise et fondateur de PF Marketing, la région ne fait pas partie du « top of mind », c’est-à-dire qu’elle n’est pas immédiatement identifiée par les porteurs de projet. Pourtant, elle présente plusieurs atouts stratégiques.

D’abord, sa proximité avec l’Île-de-France, le Grand Est et l’Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que sa frontière avec la Suisse. Ensuite, son attractivité touristique grâce à ses vignobles de renommée mondiale. Enfin, un réseau de transport développé, avec les autoroutes A6, A36, A39 et des lignes TGV reliant Dijon et Besançon à Paris et Lyon. Pierre Fleury met en avant les « atouts insoupçonnés de la région. La Bourgogne-Franche-Comté est très diverse, avec des zones marquées par l’industrialisation et la désindustrialisation, des territoires agricoles et ruraux, une petite poignée de grandes villes et des vignobles réputés qui attirent un tourisme haut de gamme et international et des zones montagneuses. »

Morgane Félizat, déléguée régionale Bourgogne Franche-Comté des managers commerce et centre-ville, renchérit sur cette diversité des territoires qui fait la force de la région. « La région est très vaste avec des territoires variés, insiste-t-elle. Des villes qui vont de 2 000 jusqu’à 100 000 habitants, mais aussi des territoires ruraux. La vacance commerciale et l’attractivité varient fortement selon les localités. » Manager commerce & centre-ville de Lure, elle cite l’exemple de cette commune de 8 000 habitants en Haute-Saône : « Il est difficile d’attirer des franchises dans des villes de petite taille, sauf si elles peuvent s’appuyer sur une aire urbaine et une zone de chalandise suffisante. »

Pierre Fleury soulève les difficultés pour ces petites agglomérations de capter l’attention des réseaux de franchise, notamment à cause de leur faible zone de chalandise, d’un manque de densité commerciale et de services et d’infrastructures. « Mécaniquement, l’attraction se concentre sur les deux villes principales de la région. En revanche, les petites communes manquent d’atouts pour convaincre franchiseurs et franchisés, faute d’un tissu commercial suffisant et de services publics adaptés« , poursuit-il. Nicolas Louis-Amédée met également en avant leur pouvoir d’achat potentiellement plus faible. « Certaines petites villes ont des revenus moyens plus bas, limitant le potentiel de consommation« , indique-t-il.

Des territoires secondaires attirants

Constatant « une saturation des gros territoires », Nicolas Louis-Amédée explique que les porteurs de projet recherchent « des territoires secondaires plus ouverts ». Les porteurs de projet peuvent ainsi se tourner vers des villes intermédiaires, à l’image de Sens, dans l’Yonne (26 000 habitants pour 92 000 en zone de chalandise), classée 33e sur 670 en termes de territoire d’attractivité commerciale (TAC). Un classement que Nicolas Louis-Amédée attribue notamment à sa localisation : « On peut considérer Sens comme la troisième couronne de la région parisienne. C’est un bassin secondaire autonome, suffisamment éloigné de Paris, Troyes et Auxerre, avec des valeurs locatives plus accessibles. »

D’autres villes de la région figurent dans le top 100 des zones de chalandise, comme Beaune, Dijon, Dole et Chalon-sur-Saône (45 000 habitants et 140 000 en TAC). « Ces territoires secondaires sont bien positionnés, suffisamment éloignés des grands centres urbains et disposent d’une zone de chalandise comprise entre 90 000 et 150 000 habitants, ce qui les rend attractifs », note Nicolas Louis-Amédée. Autres villes “phares” de la région, Auxerre, Belfort, Montbéliard, ou Nevers, qui jouissent, elles aussi, de zones dynamiques avec un tissu industriel et commercial solide.

C’est ce qui a convaincu Frédéric Bernot de s’installer à Auxerre (34 000 habitants pour une TAC de 95 000 habitants). Après 30 ans de salariat dans l’entretien de bâtiments en Île-de-France, le quinquagénaire a souhaité entreprendre dans le même secteur : « Quand je me suis posé la question de devenir entrepreneur, je me suis projeté sur ma ville natale, Auxerre. C’était un choix personnel de retourner là où j’ai grandi et où j’avais mes racines.” En 2021, il devient franchisé du réseau Attila. Étant positionné essentiellement sur du BtoB, il n’avait pas besoin d’un emplacement commercial premium. “J’ai un bon emplacement adapté à mon activité. Je suis dans la zone industrielle à la sortie de la ville, ce qui me permet d’être intégré à la vie économique locale”, raconte-t-il. S’il reconnaît que la ville a plutôt un tissu rural, il affirme dans le même temps qu’il y a un tissu suffisant d’entreprises de tous types et une poignée d’industries. Le franchisé estime que son loyer – 2 000 € par mois pour une surface commerciale de 500 m² – est “raisonnable”.

Dijon, un pôle incontournable

Malgré ces défis, la région possède néanmoins deux grands pôles urbains, Dijon et Besançon. Si Dijon ne se place qu’à la 108e place du classement, la ville « historiquement bourgeoise », comme le rappelle Pierre Fleury, reste « un territoire incontournable », estime Nicolas Louis-Amédée. Avec une forte activité tertiaire et universitaire, la ville reste le premier territoire de la région en termes de taille de TAC : si la ville ne compte que 160 000 habitants, elle attire 354 000 personnes en zone de chalandise. En termes de revenus, la ville surperforme également. Pour Pierre Fleury, cette ville « très dynamique attire une population avec des revenus assez élevés ». Ce que confirme Nicolas Louis-Amédée : « On est 10 % au-dessus des revenus moyens des villes françaises de taille similaire. »

Autre atout de la capitale régionale ? Elle compte également un plus grand nombre de salariés que les villes françaises de même taille…

Allez plus loin

Lisez la suite de ce dossier dans L’Officiel de la Franchise n°250 de mai 2025.

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