Profitant d’une tendance de fond sur la forte croissance du travail hybride en France, cet acteur historique du coworking compte désormais presque exclusivement se déployer avec des partenaires. Objectif : ouvrir près de 1 500 sites d’ici 2030.
Fondé en 1989 à Bruxelles, IWG, c’est trente ans d’expérience dans les espaces du coworking. Avec actuellement plus de 3 300 sites dans 175 pays, le groupe a annoncé sa nouvelle stratégie sur son développement en France : alors qu’il s’est historiquement développé en propre, le but est désormais d’avancer avec des partenaires.
Pour cet acteur majeur, ce choix de la franchise lui permet de maximiser le nombre d’ouvertures annuelles grâce aux ressources des partenaires. Mais aussi de s’appuyer sur leur expertise pour s’assurer d’une localisation idéale pour les espaces de coworking et sur leur connaissance de tous les cercles d’affaires, donc de potentiels clients.
“On va ouvrir 90 % de nouveaux centres avec des partenaires. »
Christophe Burckart, directeur général d’IWG France
Un développement qui a commencé ce 1er mars, avec l’ouverture d’un centre IWG sous contrat de franchise à Poitiers, sous la marque Regus. Situé sur la Technopole du Futuroscope – zone attractive comptant 200 entreprises et 10 000 employés – le centre de Poitiers fait partie d’un plan de développement régional où IWG et son partenaire franchisé Regus, Jérôme Lacroix, comptent ouvrir d’autres sites sur les villes de Niort, Angoulême et La Rochelle.
La France, un marché au potentiel décuplé post-Covid
Deuxième marché des espaces de travail flexibles en Europe selon une étude The Instant Group, troisième marché mondial d’IWG, la stratégie du groupe de se développer sur le territoire s’inscrit dans un contexte de forte croissance du secteur. La pandémie du Covid-19 a en effet rendu commune la pratique de travailler chez soi, en dehors de l’espace sacralisé qu’est le bureau en entreprise.
“Pendant le Covid, tout le monde a appris à travailler à distance. Ce qui nous a beaucoup aidés car entre 2017 et 2022, 10 fois plus d’entreprises ont conclu des accords de télétravail qu’avant en France”, assure Christophe Burckart, pour qui la France est l’un des pays où le potentiel de développement du travail hybride est le plus important. En plus de l’évolution des mœurs sur les habitudes de travail, les projections sur l’immobilier tertiaire sont encourageantes.
“L’immobilier tertiaire représente 4 % aujourd’hui et devrait représenter à 30 % du marché global de l’immobilier en 2030. C’est donc autant d’opportunités pour les entreprises et les investisseurs qui veulent se lancer dans ce business.”
Christophe Burckart, directeur général d’IWG France
Comptant 130 sites en France, le groupe souhaite multiplier ce chiffre par dix dans les dix prochaines années. Avec comme stratégie de développement la volonté de couvrir non pas simplement les grandes agglomérations, mais aussi les villes secondaires, les villes tertiaires et les zones périurbaines.
Un plan de maillage national facilité par une offre multimarque (Regus, HQ, Signature, Spaces, Stop and Work), s’adressant aux besoins de toutes les entreprises, de l’entrée de gamme au premium. Mais également aux entreprises souhaitant partager leur espace avec d’autres et “créer des synergies” ou encore aux particuliers en télétravail ne souhaitant pas travailler chez eux.
Multi franchisé expérimenté
Mais contrairement à d’autres secteurs d’activité en franchise, le coworking s’adresse à un profil de franchiseur déjà bien expérimenté et aux ressources importantes. Principalement à des investisseurs et entrepreneurs qui sont déjà gérants dans le milieu de la restauration ou l’hôtellerie et qui souhaitent se diversifier.
“Ce sont des profils qui ont de fortes ressources, on va se mettre d’accord avec eux sur des zones géographiques et leur donner l’exclusivité de notre marque sur ces zones et en retour ils s’engagent sur un plan d’ouvertures multisites sur ce territoire”, explique Christophe Burckart sur la stratégie du groupe principalement tournée vers le contrat en master franchise, ajoutant toutefois être également ouvert à des profils d’investisseurs “plus petits” souhaitant se réserver à l’ouverture d’un ou deux sites, sans contrat d’exclusivité.
“Il faut que les candidats aient éventuellement déjà géré une activité opérationnelle d’un magasin ou d’un hôtel pour savoir comment gérer ce type d’activité de manière structurée et organisée”
Christophe Burckart, directeur général d’IWG France
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Retour sur investissement important
Concernant l’investissement global, il faudra compter sur une trésorerie d’à peu près un million d’euros, pour près de 700 000 euros d’aménagement. « Puis 300 000 euros de besoin en fonds de roulement, en attendant que des clients arrivent et soient en nombre suffisant pour que le site devienne rentable et génère de la trésorerie », détaille le directeur général.
Avec un investissement global aussi important, les perspectives de retour sont tout aussi élevées. Voici en exemple un emplacement en centre-ville situé dans une ville de de plus de 20 000 habitants :
“Si vous prenez un site de 1 000 m², vous aurez à peu près 100 postes de travail. Le coût d’un poste de travail tournant autour de 350€, cela représente 350 000 euros de CA mensuel. Puis, il y a tout les services supplémentaires qui sont utilisés comme le café, l’informatique et autres, soit 10 à 15 % supplémentaires. On est donc sur un chiffre d’affaires mensuel d’à peu près 40 à 50 000€”, détaille Christophe Burckart.
Après Poitiers, d’autres contrats ont déjà été signés avec des ouvertures prévues dans la banlieue nantaise, à Clermont-Ferrand, Brest, Carquefou et Perpignan. “Notre vision et notre stratégie, c’est d’être dans toutes les villes et les villages de France pour permettre à nos clients de trouver un espace de travail, peu importe où ils se trouvent”, ajoute le directeur général.
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