Alors que les tensions sont toujours très fortes en matière de recrutement, favoriser le bien-être au travail des collaborateurs n’est plus une option pour attirer de nouveaux candidats, mais aussi fidéliser les talents. Comment s’y prendre concrètement au sein de votre équipe ? Partage de conseils et de bonnes pratiques.
Quels critères sont aujourd’hui privilégiés par les Français pour choisir leur entreprise ? Si le salaire arrive toujours en premier, la qualité de vie et le bien-être au travail sont désormais prioritaires pour 47 % d’entre eux et l’ambiance au travail pour environ un quart(1). “Auparavant, lors d’un entretien d’embauche, la qualité de vie au travail était abordée par les postulants après la rémunération et la fiche de poste, c’était un peu la cerise sur le gâteau, estime Sébastien Pingault, directeur BtoB de King Jouet. La tendance s’est clairement inversée depuis la crise du Covid. Ces sujets arrivent en tête des aspirations des candidats, et donc en début de conversation, plus du tout à la fin !”.
Une notion aux multiples dimensions
Depuis le 31 mars 2022, la qualité de vie au travail (QVT) est devenue la Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). À la suite de ce changement sémantique, l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) a listé les points essentiels à retenir pour les entreprises. Il s’agit de “favoriser la qualité du contenu du travail et de l’environnement physique, la possibilité de réalisation et de développement personnel, de concilier vie professionnelle et vie personnelle, le respect de l’égalité professionnelle, la qualité de l’engagement de tous à tous les niveaux de l’entreprise et de l’information partagée au sein de l’entreprise, des relations de travail, des relations sociales construites sur un dialogue social actif et la qualité des modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail”. Pour appuyer cette liste, l’ANDRH précise que la QVCT “est ainsi centrée sur les pratiques managériales, le maintien durable dans l’emploi, les trajectoires professionnelles, la conduite des transformations, et les relations interpersonnelles”. Avec un double objectif : améliorer durablement les conditions de travail et la performance organisationnelle.
Un enjeu gagnant-gagnant tant pour l’entreprise que pour ses salariés. Le premier conseil pour mettre en œuvre une démarche efficace ? Impliquer toutes les parties prenantes, les partenaires sociaux mais aussi les collaborateurs et les managers. “La seule manière de bien manager, c’est l’exemplarité”, insiste Clément Bourassin, associé de deux Super U à Beaulieu-sur-mer et Plascassier, et d’un U express à Nice, dans le quartier Sainte-Marguerite, tous labellisés Great Place to Work. “Cela commence par des rituels managériaux forts et par se former soi-même en tant que dirigeants. Nous lançons, par exemple, en mai des sessions de formations dédiées aux associés de la coopérative sur le thème du management 2.0. Échanger entre pairs est très utile. Je forme aussi tous mes managers et leurs adjoints à la Communication Non Violente (CNV) et à l’écoute active avec un outil comme le Process Com. Ce n’est pas encore très commun dans la grande distribution ! Mais c’est pourtant essentiel afin que les managers s’occupent bien de leurs collaborateurs qui vont eux-mêmes bien s’occuper des clients. Un cercle vertueux se crée au service de la performance. Je crois beaucoup en la symétrie des attentions.”
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Des actions simples qui changent le quotidien
La qualité de vie au travail peut aussi s’incarner par des initiatives très simples. “À l’occasion de la semaine pour la qualité de vie au travail, en juin dernier, certains salons de coiffure ont organisé une journée de la reconnaissance, raconte Alexandra Landowski, directrice de l’Académie Management au sein du groupe Provalliance. L’idée était d’offrir un post-it à ses collègues ou managers pour leur dire merci. C’est une initiative puissante que certains ont poursuivi !”
Un besoin de considération confirmé par Clément Bourassin : “Nous fêtons tout ce qui peut être célébré ! Les anniversaires, mais aussi les Unniversaires. Au-delà d’une prime d’ancienneté, j’écris désormais un mot manuscrit et personnalisé à chaque employé travaillant avec nous depuis plus de 5 ans. Pour les 20 ans, c’est un dîner dans un restaurant étoilé. J’ai reçu en retour des témoignages très touchants. Les séminaires, organisés avant la période estivale, sont aussi des temps forts de l’année pour la cohésion d’équipe.” Côté bien-être physique, pour être plus efficace et pour lutter contre les accidents du travail ou encore des maladies professionnelles, dont les fameux troubles musculosquelettiques, l’activité physique est une excellente idée.
Et si vos équipes s’échauffaient chaque matin avant de démarrer leur journée ? “La majeure partie des accidents du travail survient sur les deux premières heures après la prise de poste, précise Alban Jourdet, directeur de développement de Neo Forma. Grâce aux réveils musculaires, auxquels nous formons les salariés, nous pouvons massivement faire baisser ce risque”. Avec des clients comme Autogrill, le groupe InVivo, Carrefour, Monoprix ou encore Casino, l’organisme de formation aide, plus largement, à limiter les TMS. Afin d’apprendre les meilleures façons de se baisser, de porter une charge ou de se tenir devant un ordinateur, Neo Forma propose différents modules sur les gestes et postures. “Dans des magasins de grande distribution, on va former les personnes en fonction de leurs tâches quotidiennes, explique Alban Jourdet. Une personne en rayon ne va pas faire la même chose qu’une personne à la caisse. En plus de cela, tous nos intervenants sont des ostéopathes diplômés et peuvent faire des consultations sur le lieu de travail.”
Allez plus loin !
Lisez la suite de cet article dans le numéro 229 de L’Officiel de la Franchise daté d’avril 2023 !