“Avant d’ouvrir cette enseigne, j’étais courtier en prêts immobiliers. Mon épouse est ensuite partie au Canada pour assouvir sa passion pour la pâtisserie et passer un CAP pâtisserie à Toronto. Jusqu’à ce que, de fil en aiguille, je la suive dans ses aspirations. Et que l’on décide d’ouvrir ensemble une première boutique d’ustensiles de pâtisserie à Montauban en 2016”, raconte ainsi Cyril Bertrand, cofondateur de la licence de marque Sweet Délices. “Mon épouse a d’abord débuté seule aux côtés d’une apprentie, avant que l’on redessine ensemble notre modèle économique en 2018 pour diversifier l’offre au sein du concept. C’est là qu’on a lancé une offre triple à destination de nos futurs partenaires. C’est-à-dire ouvrir un atelier pour accueillir des cours tous publics de pâtisserie, mais aussi avoir un espace dédié à la vente d’accessoires et d’ustensiles. Et un troisième espace ou local, dédié cette fois-ci à la préparation des commandes des clients : des gâteaux personnalisés et des pièces montées, dont mon épouse maîtrise toutes les coutures”, précise le dirigeant.
En plus d’accueillir la clientèle et répondre à ses plus folles attentes (notamment les demandes de gâteaux des enfants), le duo se lance aussi dans la digitalisation de son offre, déploie un service de réservation en ligne d’ateliers et conçoit même une box pour pâtisser à domicile. Puis, des tutoriels de pâtisserie sur Internet, afin de délivrer des conseils au public et pallier, à l’époque, les effets de la crise sanitaire et du confinement. Mais aussi pour maintenir un lien avec la clientèle et lui permettre d’avoir encore des moments de loisirs, même avec des points de vente Sweet Délices temporairement fermés.
Jusqu’en 2021, où l’enseigne est officiellement nommée Sweet Délices et commence à recruter ses premiers partenaires licenciés sur le territoire français, au vu de l’engouement, tant du côté de la demande (consommateurs) que de l’offre (côté investisseurs). En parallèle, la même année, Carole, son épouse, remporte les championnats du monde de cake design en Italie, obtenant deux médailles pour ses pièces montées (catégories mariage et peinture). Depuis, l’enseigne a appris à se structurer sur diverses régions de l’Hexagone. “Aujourd’hui, nous comptons 5 points de vente avec le magasin pilote de Montauban, celui d’Albi et celui du Marin, en Martinique. Les deux derniers devant voir le jour d’ici la fin de l’été à Caen et Rennes, complète Cyril Bertrand. Nous déployons des espaces de vente qui permettent d’accueillir jusqu’à 200 références en moyenne, sur environ 80 m2 de superficie”.
À lire aussi
La Boîte à Tiramisu recrute ses premiers franchisés
Cerise sur le gâteau, un concept trois en un
Le concept donc ? Proposer à de futurs partenaires appréciant la vente et gourmands dans l’âme d’ouvrir un magasin pilier et moteur de leur activité, en complément d’autres offres intégrées au concept. Le but ? “Compenser en matière de trésorerie, sur le plan économique, quand l’une ne fonctionne pas, ou du moins, qu’elle fonctionne moins bien que l’autre. À savoir que si l’on opte pour les trois activités, elles n’ont ni lieu en même temps, ni au même endroit”, détaille le dirigeant chez qui la vente d’ustensiles représente déjà 45 % du CA de l’enseigne, loin devant les autres services proposés au public. “Déjà par manque de place, mais aussi pour maintenir une certaine cohérence de l’offre au vu des clients. Les ateliers (pour des teams buildings, écoles EVJF ou anniversaires), qui ont principalement lieu le week-end, vont donc se dérouler dans un local situé à proximité du point de vente”.
Et le cofondateur du réseau d’ajouter : “Nous sommes bel et bien une enseigne de magasins spécialisés, qui proposent des ustensiles aussi bien dédiés aux amateurs qu’aux professionnels, mais pas un coffee shop. Le réseau ne propose pas non plus d’ateliers de cuisine axés sur des préparations salées. Ateliers qui sont d’ailleurs animés par des chefs diplomés et par des personnes diplômées d’un CAP pâtisserie, même passé en candidat libre, en ce qui concerne la direction des boutiques”. Car, insiste ce dernier, “il faut connaître les bases de la pâtisserie avant de vouloir rejoindre la licence Sweet Délices. Et pouvoir ensuite tenir la cadence au moment des fêtes de fin d’année, où les commandes s’enchaînent. Et faire de jolies réalisations”. Comme par exemple, “des gâteaux de mariage mais aussi des gâteaux inspirés par l’actualité des licences. Comme les licornes, La Reine des Neiges, Barbie ou encore Mario Kart qui ont beaucoup de succès auprès de notre clientèle, qui est majoritairement familiale”, liste encore le cofondateur du réseau.
Inspirer la gourmandise partout en France
L’objectif désormais pour Cyril Bertrand, à l’heure où les Français sont de plus sensibles aux loisirs créatifs (dont le DIY, le faire soi-même) et enclins à réaliser des achats pour la maison (univers des arts de la table) ? Déployer son concept partout en France, tant pour recruter des apprentis issus de la filière que pour attirer des gourmands en magasin, simples consommateurs curieux ou futurs MOF (Meilleur Ouvrier de France) en pâtisserie demain. “Nous devrions d’ailleurs ouvrir à Laval d’ici octobre, puis à Troyes en novembre. Et cherchons actuellement des locaux à Marne-la-Vallée”, indique la tête de réseau qui cible aujourd’hui des villes d’environ 80 000 habitants.
Si le concept clé en mains proposé par l’enseigne vous inspire déjà des sculptures appétissantes, multicolores et bâties en pâte à sucre, notez qu’il faudra, pour la rejoindre, investir une enveloppe globale comprise entre 110 000 et 120 000 euros pour une boutique et un atelier (hors fonds de commerce) autour de des redevances de 5 % du CA (dont 1 % pour la communication) en plus d’une redevance informatique de 40 euros par mois. Et payer un droit d’entrée de 15 000 euros (HT) autour d’un contrat de 7 ans. “Mais disposer de fonds supplémentaires si l’on souhaite gérer deux ateliers en même temps”, complète Cyril Bertrand.
Le tout, pour un chiffre d’affaires prévisionnel annuel estimé entre 250 000 et 300 000 euros, mais avant tout, à 150 000 euros annuels, après une première année d’exploitation du concept. Alors, qui sait bien battre les blancs en neige ?