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FLEURS Ô NATUREL
Crise sanitaire, sécheresse des sols en 2022, perte de surfaces de production, inflation… La liste des difficultés s’allonge pour les fleuristes. Néanmoins, la situation n’est pas si épineuse que cela, comme en témoigne Frédéric Foncel, président du groupe Flora Nova, à la tête de 80 magasins Le Jardin des Fleurs et de 20 unités sous l’enseigne Oya Fleurs. Pour lui, “les progressions n’ont pas été folles sur l’année, puisque l’exercice fiscal se termine chez nous en septembre, mais nous sommes à structure constante, à +9 % par rapport à 2019, année pré-Covid. Et ce, malgré la crise du pouvoir d’achat des Français, qui continuent à venir en magasin. Aussi parce que sur le marché du cadeau et face à la baisse du pouvoir d’achat, un bouquet coûte potentiellement moins cher qu’un dîner au restaurant ou un parfum”. Un constat également partagé par Olivier Ginoux, directeur développement d’Emova Groupe (Monceau Fleurs, Cœur de Fleurs, Happy, Au Nom de la Rose) qui a “terminé 2022 avec un volume d’affaires de 134 millions d’euros, avec une progression de 7 % par rapport à l’an dernier, mais avec quelques ralentissements, le défi étant maintenant de maintenir la fréquentation en magasin”. De plus, ajoute ce dernier qui recense déjà 287 magasins en France (dont 231 franchisés) et cible 20 nouvelles ouvertures par an, “une centaine de magasins toutes enseignes confondues devraient émerger dans les 5 ans à venir car nous serons loin de saturer le marché”.
Quant au réseau Fleurs Ô Naturel (24 unités dont deux franchisées depuis 2005), il affiche, selon sa responsable franchise, Claire Mafille, « un chiffre d’affaires annuel par boutique de 720 000 euros TTC en 2021 et un CA groupe en augmentation de 40 % depuis 2019”. Avec l’ambition de “potentiellement doubler le parc d’ici la prochaine décennie car nous relançons justement la franchise !” Et un atout de taille face à ses voisins : des compositions sur mesure, en hausse depuis le retour de l’événementiel et un abonnement flexible pour le client, ancré dans l’ADN du groupe depuis 2003.
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L’épineuse question du Made in France
Mais pour rester performants et continuer à vendre leurs best- sellers (roses, pivoines, tulipes, mimosa, fleurs séchées et autres terrariums), les fleuristes devront répondre à l’épineuse équation du prix-grammage-qualité des fleurs, quand d’une part la GSA déploie des politiques tarifaires agressives, et que de l’autre, il faut soutenir la production tricolore. Car si de nos jours 90 % des fleuristes vendent des végétaux français, seuls 58% proposent la vente labellisée de Fleurs de France, à l’heure où l’Hexagone dépend massivement des importations des Pays-Bas (qui représentent 60 % de la demande du marché mondial), de la Colombie, du Kenya ou encore du Royaume-Uni (pour l’Europe en général). Ce pourquoi l’Union Nationale des Fleuristes s’est d’ailleurs engagée à créer des Assises de la Traçabilité.
“Je serais ravi d’afficher 40 % de production française, mais c’est une question de disponibilité des produits, explique ainsi Frédéric Foncel du groupe Flora Nova. 100 % de nos magasins ont déjà du muguet de Nantes ou de la tulipe du Mans de décembre à mars. Mais tous les consommateurs ne sont pas prêts à payer le prix d’une tulipe française, qui demeure plus qualitative qu’une tulipe hollandaise. C’est pourquoi il va aussi falloir adopter un discours plus transparent sur la provenance des fleurs avec les consommateurs, au même titre que sur l’alimentaire. Et leur expliquer pourquoi on va chercher des fleurs à l’autre bout du monde, comme en Equateur par exemple. D’autant qu’en France, la filière est parfois obligée de chauffer des serres hors saison pour les produire…C’est tout le paradoxe du prix, du bilan carbone et de la disponibilité produit.”
Allez plus loin !
Lisez la suite dans le n°231 de L’Officiel de la Franchise, daté de juin 2023