Enseigne dans cet article
LA BOUCHERIE RESTAURANT
Comme l’a annoncé le tribunal de commerce de Nanterre ce mercredi 21 juin, le groupe La Boucherie (détenteur des enseignes Poivre Rouge, Bistrot du Boucher, le Kiosque du Boucher, Mister Döner et Constant), va reprendre Courtepaille (Groupe Napaqaro). L’objectif ? Sauver des emplois et continuer à franchiser ses points de vente. Explications avec Alexandre Baudaire, directeur général délégué du groupe La Boucherie.
Avant d’évoquer le rachat de Courtepaille, parlez-nous de votre groupe, du parc de restaurants La Boucherie et de sa santé financière ?
La Boucherie est aujourd’hui incarnée par une centaine de restaurants franchisés et 30 succursales, qui ont d’ailleurs retrouvé leur niveau d’avant crise sanitaire. Depuis, le modèle économique a évidemment évolué et le ticket moyen (consommateur) aussi. La force du réseau réside aussi dans le fait que nous avons ouvert plus de nouveaux restaurants en 2022 qu’en 2019, contrairement à d’autres franchiseurs sur le marché, ou même d’autres restaurateurs de la filière en général. Les franchisés font d’ailleurs 1 million d’euros de chiffre d’affaires annuel en moyenne dans leur établissement. Et le groupe devrait atteindre les 180 millions d’euros de chiffre d’affaires à fin 2023.
Vous reprenez l’enseigne historique de grill, Courtepaille. Enseigne qui a d’ailleurs été placée deux fois en redressement judiciaire, en 2020 puis en 2022… Pouvez-vous rappeler le contexte de ces négociations ?
La reprise de l’enseigne a démarré par une offre de la part du groupe La Boucherie au tribunal de commerce de Nanterre, qui a ensuite été retenue face à d’autres repreneurs qui s’étaient proposés. Le fait que nous ayons déjà développé un réseau de franchises a évidemment fait peser la balance en notre faveur. En revanche, nous n’avons pas pu reprendre l’intégralité du parc de Courtepaille, notamment certaines de ses succursales, trop impactées par la hausse des niveaux de loyer sur certaines zones. Aussi parce que divers bailleurs ne veulent pas revoir leurs tarifs. Les taux d’effort y étant trop importants, nous n’avons pas voulu courir le risque. Sans compter que ces entreprises enregistraient déjà, avant cette hausse de l’ILC donc et de la crise sanitaire, une baisse de chiffre d’affaires depuis 2019. Et avec lui, une baisse de la fréquentation de ces établissements. Je précise également que c’est la maison mère de Courtepaille qui est en difficulté, pas ses franchises.
Justement, combien de restaurants Courtepaille avez-vous repris ? Quelle sera l’organisation interne désormais, tant du côté de vos salariés et de vos franchisés, que du côté des franchisés Courtepaille et de leurs propres équipes ?
L’offre stipulait que nous devions reprendre 72 franchises Courtepaille et 10 de ses succursales. À cela, se sont aussi ajoutés au cours des derniers jours 5 franchisés supplémentaires de Courtepaille, qui se sont positionnés pour reprendre certains établissements en péril. Et qui n’étaient donc pas compris dans notre offre de départ. Ce qui nous a incités à mettre en place, pour eux, des conditions financières avantageuses afin de leur permettre de gérer plusieurs établissements à l’avenir. Ce qui revient à leur offrir le droit d’entrée et à leur proposer des royalties moins élevées que prévu. Fixées à 2 % pendant les premiers mois, avant qu’elles ne remontent progressivement par la suite. Le but étant de sauver des emplois. Le contexte incite aussi des chefs d’entreprise à passer le flambeau, voire à céder leur établissement à l’un de leur collaborateur, qui devient à son tour franchisé. Sans compter les profils qui deviennent multi-franchisés Courtepaille, ou les collaborateurs du groupe Napaqaro qui reprennent aussi des unités Courtepaille. L’objectif du franchiseur La Boucherie est donc d’accompagner chacun d’entre eux à bien gérer son établissement et à vérifier au préalable que son modèle économique est viable. Tout en tenant compte du niveau des loyers. Et d’encourager ces mutations internes. À l’inverse, tout n’est pas rose non plus : il nous est arrivé de déconseiller certains emplacements à des porteurs de projets car ils étaient voués à l’échec.
Quels sont les moyens financiers mis en place pour sauver ces emplois, donc ?
Nous avons créé une enveloppe interne au groupe qui contient des frais de trésorerie pour eux, via le tribunal de commerce, dans l’éventualité où certains seraient confrontés à des difficultés de gestion : 160 000 euros pour soutenir les entrepreneurs de demain.
Ce rachat a aussi créé une vague de licenciements. Va-t-il y avoir un reclassement du personnel ?
Les franchisés de Courtepaille ont bel et bien gardé leur entreprise et ne subissent pas de redressements. Comme je vous le disais, c’est la tête de réseau qui est affectée, mais la marque en elle-même est toujours exploitée. Sauf certaines de ses succursales qui ont péri. Nous avons donc repris la marque et ses actifs, dont 10 filiales avec les offrants supplémentaires qui se sont manifestés tout récemment. Cela fait donc 84 restaurants ouverts à date sous le concept Courtepaille. Mais pour les restaurants qui ne sont pas repris, leurs gérants auront la priorité des offres proposées dans les restaurants de notre groupe. Force est de constater que la restauration continue d’attirer et a toujours besoin de bras !
Comment les franchisés du groupe seront-ils accompagnés tout du long afin que les deux enseignes continuent à se développer distinctement ? Allez-vous ou avez-vous créé des pôles dédiés aux partenaires de chaque enseigne ?
En effet, chaque enseigne sera supportée par sa propre équipe. Via ses propres animateurs réseaux, ses propres équipes marketing, etc. Demain, les deux enseignes seront sœurs, même si elles n’évoluent pas sur le même terrain. Sans compter que tout nouveau candidat ou franchisé actuel du groupe pourra demain candidater pour ouvrir un nouveau restaurant Courtepaille, voire sous le concept La Boucherie aussi, en devenant multisites ou en se focalisant sur un seul point de vente financièrement sécurisé, rentable par la suite et qualificatif. Là encore, il s’agit d’accueillir les clients comme avant.
La Boucherie va-t-elle continuer à ouvrir des franchises sous ses différentes enseignes ou se concentrer sur la gestion du parc de Courtepaille en priorité ?
Les deux car nous devrions pouvoir encore ouvrir 6 franchises d’ici fin 2023. Nous sommes encore en discussions avec certains profils qui sont, soit en recherche de financement, soit qui ont pour projet une reprise, mais nous allons bel et bien de l’avant ! Car en parallèle, le réseau développe aussi, et depuis un an, son nouveau concept, ‘le Kiosque du boucher’ qui a émergé à Saint-Barthélemy d’Anjou (49) près d’Angers et à proximité du siège social du groupe La Boucherie.
Etes-vous satisfait de la portée de ce nouveau concept ? Trouve-t-il déjà des candidats à la franchise ?
Ce concept est né avant la crise d’un constat commun à toutes les équipes : la tendance des restaurateurs à la diversification, des produits mais aussi des méthodes de restauration. Vous l’avez remarqué, les consommateurs passent moins de temps à table, soit parce qu’ils ont moins de temps et moins de budget, soit parce qu’ils sont nomades. Ce qui impacte évidemment la restauration traditionnelle et le service à table et donc les tarifications. Nous avions déjà aménagé des kiosques dans nos restaurants mais là, il s’agissait surtout d’en créer à part pour proposer deux parcours clients distincts sur le lieu de vente. Mais aussi inciter de futurs candidats à nous rejoindre, sous un concept clé en main, financièrement plus accessible. Aujourd’hui, les deux unités (la dernière ayant ouvert en mars dernier à Saint-Nazaire) se portent bien. Et sont même en passe d’être dupliquées via la franchise. Aussi bien sur des emplacements en centre-ville qu’en centre commercial, puisque modulables. Avec un apport compris entre 50 000 et 60 000 euros pour ouvrir demain. En avoir 10 d’ici la fin de l’année serait l’idéal. Ou du moins en avoir quelques-uns en cours d’installation d’ici là. Et 15 ou 20 d’ici fin 2024, ce serait encore mieux !
LA BOUCHERIE RESTAURANT
LA BOUCHERIE RESTAURANT : la façon la plus joviale de partager une bonne viande ! L'enseigne doit sa réputation à sa qualité, la convivialité de ses restaurants et au professionnalisme de son réseau.
- Type CHR
- Apport 150000
- Implantations 140