Carrefour, Leclerc, Intermarché, Auchan, Casino… De nombreux réseaux de magasins alimentaires existent en France, des grands hypermarchés aux supermarchés, en passant par les épiceries de quartier. Avec 360 enseignes et 30 000 points de vente en 2020, ces réseaux d’enseignes réalisent 80 % de l’activité de commerce de détail alimentaire selon une dernière étude publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Et en fonction de leur statut (succursaliste ou indépendant) de même que leur secteur d’activité (hyper, super, hard discount…) leur taux de pénétration varie.
Un poids inégal
Quand les réseaux d’enseignes réalisent 97 % de l’activité des grandes surfaces alimentaires non spécialisées (hypermarchés, supermarchés et magasins multi commerces), ils ne représentent à l’inverse que 52 % du chiffre d’affaires des petites surfaces alimentaires non spécialisées et seulement 18 % de l’activité de l’alimentaire spécialisé et d’artisanat commercial.
En France métropolitaine, près de la moitié des magasins appartenant à un réseau d’enseignes sont des succursales de la tête de réseau ou de l’une des filiales du groupe (46 %). Parmi les réseaux d’enseignes, 24 % sont de grands réseaux, soit plus de 100 magasins.
Selon les secteurs d’activités, certaines singularités sont mises en avant par l’étude. Bien que le secteur de l’alimentation spécialisée et de l’artisanat commercial représente 60 % des réseaux d’enseigne, les grandes surfaces alimentaires réalisent 92 % du chiffre d’affaires des réseaux. Autre donnée intéressante : si les petites surfaces alimentaires non spécialisées et produits surgelés ne réalisent que 4 % du chiffre d’affaires des réseaux d’enseignes alimentaires, leur taux de pénétration dans le secteur atteint toutefois 97 %.
Zones rurales et urbaines
À ce jour, les magasins alimentaires couvrent tous les bassins de vie (le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants), même si leurs implantations sont inégales. Alors qu’en moyenne, un bassin de vie contient quatre enseignes distinctes pour huit grandes surfaces alimentaires, le maillage des grandes surfaces est bien plus serré en zone urbaine. Ainsi, il y a « 23 fois plus de grandes surfaces alimentaires dans un bassin de vie urbain dense que dans un bassin de vie rurale, pour une population 30 fois supérieure« .
Quand en zone dense, 9 enseignes sont présentes pour 92 magasins, ce chiffre dégringole à 3 enseignes distinctes pour 4 magasins en zone rurale. Une disparité qui s’explique par la volonté des grandes enseignes d’éviter tout phénomène de cannibalisation sur un marché de petite taille en zone rurale, rapporte l’étude. Et bien que la diversité des enseignes se retrouve réduite en zone dense, « l’offre reste néanmoins riche du fait de sa taille de marché importante« .
Ensuite, les adhérents non succursalistes se développent plus facilement dans des bassins de vie ruraux que les succursalistes. Ils représentent 68 % des magasins de l’alimentaire en bassin de vie rural non-périurbain contre 45 % des magasins dans les bassins de vie urbaine denses. « L’une des explications possibles est que l’isolement du magasin en milieu rural génère une augmentation des coûts de contrôle, ce qui pourrait favoriser des modalités de développement non succursaliste« , annonce l’Insee.
Le hard discount très présent dans le Nord
Sur l’ensemble du territoire, près d’un tiers des supermarchés sont adhérents d’un réseau de hard discount alimentaire. Et ces enseignes font figure d’exception, avec de grands réseaux composés à 90 % de succursales. Une différenciation qui s’explique par leur origine germanique note l’étude : « Dans le commerce de détail, le concept de franchise et de groupement est particulièrement développé en France par rapport à l’Allemagne« .
Le hard discount représente plus de la moitié des supermarchés dans certains départements du Nord-Est de la France métropolitaine (Meuse, Moselle, Meurthe-et-Moselle, Vosges, Territoire de Belfort). Des implantations s’expliquant par la proximité de la frontière avec l’Allemagne, d’où sont originaires les têtes de réseaux les plus importantes. À l’opposé, le hard discount est absent de certains territoires, comme en Corse.